Le succès de Scott attira vers le roman historique quelques-uns des plus grands écrivains français. Vigny, dans Cinq-Mars (1825), se servit de l’histoire, qu’il déformait, pour appuyer une thèse politique. Hugo exprima dans Notre-Dame de Paris (1831) ses goûts pour le pittoresque du moyen âge, le gothique, le grotesque; roman d’une étonnante richesse de style, où les idées sociales et morales annonçaient les Misérables. Mérimée imita avec talent dans la Chronique de Charles IX (1829) les Mémoires du XVIe siècle; mieux que tout autre, il réussit à unir l’histoire et le roman. Balzac donna dans Les Chouans (1829) son premier roman de quelque valeur; œuvre encore novice, mais essai tout nouveau de reconstitution des mœurs et de précision topographique.
Bientôt commença la fabrication en série de romans historiques écrits hâtivement, après une préparation sommaire empruntée aux chroniques ou mémoires, en plaquant sur le tout des couleurs violentes. Alexandre Dumas père possédait à un rare degré la fécondité de l’invention, l’art de conter; nul peut-être n’a amusé, captivé autant de lecteurs dans tous les pays. Ses romans les plus célèbres datent de 1844-1849: Les Trois Mousquetaires, Le Comte de Monte-Cristo, etc.