En Espagne, Pedro Antonio de Alarcón (1833-1891) donna des Historiettes (1882) nationales, et le court récit Le Tricorne (1874), où revit l’Andalousie du début du siècle; livre resté classique pour sa malice, sa grâce et sa couleur. Le Scandale et Le Fils de la Bola (1875, 1880) sont de bons romans qui complétèrent sa renommée.
Benito Pérez Galdós a laissé plus de quarante volumes d’Épisodes nationaux; dans les deux premières séries (1873-1878) défilent des tableaux de l’histoire espagnole, de 1798 à 1825, très attachants; les trois dernières sont plus faibles. L’ensemble constitue une immense galerie où revivent plus de cinq cents personnages, tantôt roman historique, tantôt histoire romancée.
En Italie, de l’abondant flot de romans historiques de cette période émergent les Confessions d’un octogénaire (1867) de Nievo (1831-1860), beau talent mort trop jeune, où revit avec une poésie nostalgique la vie provinciale du Frioul au début du siècle.
En Allemagne, Joseph Victor Von Scheffel (1826-1886) se fit le chantre de la Souabe rhénane dans un roman en vers, Le Trompette de Säckingen (1854), récit sentimental et malicieux, et dans un roman moyenâgeux en prose, Ekkehard (1855); tous deux sont restés extrêmement populaires.
Theodor Fontane (1819-1898) reprit tardivement l’imitation de Scott en retraçant, depuis 1876, des épisodes de l’histoire de la Prusse sous Napoléon (Avant la tempête, etc.).
Gustav Freytag brossa dans Les Aïeux (1872-1881) une vaste fresque historique nationale.