Louise Labé

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Louise Labé, surnommée la Belle Cordière est une femme poète française, née et morte à Lyon (1526-1566). Son père, nommé Pierre Charly, Charlin ou Charlieu, dit Labé, était d’origine italienne et lui avait fait donner une brillante instruction. D’une beauté remarquable, habile à l’équitation et à l’escrime, elle avait le goût des aventures et suivit, dit-on, à l’âge de seize ans, les troupes royales en Roussillon, où les soldats l’auraient appelée le capitaine Loys. À son retour, elle épousa un riche cordier (d’où son surnom), Ennemond Perrin, qui mourut en 1565, et elle réunit toute la société élégante et littéraire de Lyon dans les magnifiques jardins de son hôtel. Elle eut des amis enthousiastes et des ennemis acharnés: aussi ne saurons-nous jamais, au milieu de leurs affirmations contradictoires, que penser de ses mœurs. Ce qu’il y a de sûr, c’est qu’elle a écrit quelques-uns des plus francs et des plus beaux vers d’amour qu’il y ait dans notre langue. Ses œuvres poétiques parurent en 1555.

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Montaigne en Allemagne

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The winter - Pierre 1er Legros - XVIII éme siécle - Musée du Louvre

Montaigne

Rabelais

Né en 1494 à Chinon, François Rabelais était fils d’un hôtelier. Après avoir été novice, puis moine, il jeta le froc et se fit recevoir médecin à Montpellier en 1531.

Après la mort de François Ier, craignant la persécution, il se réfugia à Metz, puis à Rome, et enfin, après son retour, fut nommé curé de Meudon (1551). Il a laissé quelques ouvrages sérieux, mais l’œuvre qui lui a assuré l’immortalité est la fameuse histoire de Gargantua et de Pantagruel, œuvre qui ne périra pas, non seulement parce qu’elle est puissamment originale, mais que, sous les crudités de langage, on sent une critique supérieure, un vif amour de l’humanité, la passion de la justice et le culte de la vraie science.

Il mourut en 1553.

Jean Bouchet – Quand nous aurons bon temps

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Surnommé le Rhétoriqueur et malmené par les poètes de la Pléiade, Jean Bouchet (1476 – vers 1558) qui fut l’écrivain le plus fécond de son époque, est inconnu aujourd’hui. Il ne manquait cependant ni de force, ni de talent, et c’est justice que de lui donner une place près des poètes du XVIe siècle.

QUAND NOUS AURONS BON TEMPS

Ballade

Quant justiciers par équité
Sans faveur proces jugeront,
Quant en pure réalité
Les avocats conseilleront,
Quand procureurs ne mentiront,
Et chascun sa foy tiendra,
Quant pauvres gens ne plaideront
Alors le bon temps reviendra.

Quant prebstres sans iniquité
En l’église Dieu serviront,
Quant en spiritualité
Symonie plus ne feront,
Quant bénéfices ils n’auront
Quant plus ne se déguiseront
Alors le bon temps reviendra.

Quant ceulx qui ont auctorité
Leurs subjects plus ne pilleront,
Quant nobles, sans crudelité
Et sans guerre, en paix viveront,
Quand les marchands ne tromperont
Et que que le juste on soustiendra,
Quant larrons au gibet iront,
Alors le bon temps reviendra.

Prince, quant les gens s’aimeront
(Je ne scay quand il adviendra)
Et que offenser Dieu doubteront,
Alors le bon temps reviendra.

Jean Bouchet

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Étienne Jodelle

Étienne Jodelle, poète français, né en 1532, à Paris, mort en 1573. Il s’est illustré en essayant d’introduire, à la place des mystères, des moralités, des soties, qui ne suffisaient plus à des esprits éclairés des lueurs nouvelles de la Renaissance, la tragédie (Cléopâtre captive, Didon se sacrifiant) et la comédie (Eugène), taillées « sur le patron des anciens ». On lui en fit grande gloire de son vivant. Ronsard a célébré ses essais comme s’il eût atteint à la perfection et donné à la France le lustre d’avoir égalé la Grèce, Sophocle et Ménandre. C’était une illusion qu’on acceptait, c’était une espérance qu’on embrassait plutôt que des œuvres parfaites qu’on se flattait d’avoir. Jodelle eut, aux yeux de ses contemporains, d’autres mérites; et l’on a de lui quantité de sonnets, d’élégies, d’odes, de discours, de mascarades, de devises, de chansons, de stances et d’épitaphes. Se fiant à son talent, d’une rare facilité, il composait vite et improvisait presque toujours. Ce qui lui a manqué, c’est le travail. Ses pièces ont toutes la marque évidente d’une précipitation nuisible à la perfection. Il brusque les vers et la langue tout à la fois.

Jodelle était, de plus, un poète très passionné. Mêlé à toutes les agitations de son temps, flatteur de la cour, serviteur empressé de Charles IX, panégyriste de Catherine de Médicis, il respire ce que d’Aubigné appelle la « fureur partisane ». Il fut surtout hostile aux réformés. Sa vie n’était pourtant pas exemplaire. Il vécut dans le désordre et finit dans la détresse. On a dit même qu’il était mort de faim.

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Étienne Jodelle