L’école romantique

L’école romantique, la plus importante du 19e siècle, est proprement dit la révolution en littérature. Elle rompt avec les règles classiques trop étroites du 17e siècle. Elle se partage en deux groupes, dits les deux Cénacles. Son double cachet est: lyrisme subjectif (1ier Cénacle); forme arbitraire, surtout dans le drame (2e Cénacle).

PREMIER CÉNACLE (1820).

1° Précurseurs : Jean-Jacques Rousseau et Bernardin de Saint Pierre (sentiment de la nature) ; André Chénier (vers lyriques).

2° Initiateurs : Mme de Staël et Chateaubriand.

3° Fondateur et membres.
Après le succès de ses Premières Méditations poétiques, Lamartine forma avec Alfred de Vigny, le jeune Victor Hugo et plusieurs poètes et artistes secondaires, le premier Cénacle. Ce groupe se donna pour but la réforme littéraire et artistique de la France. II tint ses réunions dans le salon vert de Charles Nodier (1780 — 1844), littérateur déjà mûr et bibliothécaire de l’Arsenal.

4° Résultat. Le premier élan lyrique du romantisme rendit l’essor et la chaleur à la poésie française, que le rationalisme avait étiolée au 18e siècle. Il y ramena l’élément chrétien et national, le goût de la nature et le sentiment subjectif ou personnel qu’on allait trop vite exagérer.

SECOND CENACLE (1827).

1° Chef et membres.
En 1827 par la préface de Cromwell, Victor Hugo prend la tête de l’Ecole Romantique et en devient le chef reconnu. Lamartine s’efface, Vigny reste ; Dumas père, Musset, Gautier, Sainte-Beuve et autres entrent en lice.

2° Tendance. D’idéaliste le mouvement romantique devient peu à peu réaliste; de la lyrique il passe au drame, surtout au drame historique.

3° Programme. Dans la dite préface de Cromwell, Victor Hugo trace le programme de l’Ecole et lui donne pour mot d’ordre la liberté individuelle qui rejette les règles classiques et en prend le contrepied. Cette insubordination littéraire porte surtout sur 6 points :

*1° — Prendre pour guide, non plus la froide raison, mais l’inspiration personnelle, le sentiment et l’imagination.

*2° — Se calquer, non sur le drame classique antique ou français du 17e siècle, mais sur le drame moderne, sur Shakespeare spécialement; et à son exemple mélanger les genres tragique et comique.

*3° — Choisir des héros et des sujets, non antiques, mais modernes; porter l’histoire nationale sur la scène.

*4° — Viser à la sensation par les procédés à effet (crimes atroces, assassinats, etc.). La peinture du laid: ainsi admise à titre de contraste, conduit le drame, romantique au réalisme et à la réhabilitation du vice.

*5° — Supprimer les confidents du drame classique français, quitte à les remplacer par d’interminables monologues.

*6° — Substituer la loi d’ensemble aux trois unités strictes d’action, de temps et de lieu; la couleur locale, à l’étiquette obligatoire; le mot propre, à la périphrase; les coupes de vers variées, au monotone alexandrin. Rendre la rime plus riche et plus sonore; tolérer les césures mobiles, les enjambements, les hiatus, etc.

4° Résultat. Le romantisme brise l’entrave de la réglementation trop symétrique de Malherbe et de Boileau et achemine la littérature française vers le simple et le naturel.

5° Lutte (1830 — 1843). L’Académie s’émeut; classiques et romantiques se disputent le Théâtre Français à coups de poing; la bataille d’Hernani (1830) démolit quelque mille fauteuils d’orchestre. Hugo, vainqueur pendant 12 ans (1830 — 1843), succombe avec Les Burgraves.

Schmidt

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Le romantisme

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Le romantisme (1815-1850)

Le romantisme

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Le romantisme a pour caractère essentiel la prédominance de la sensibilité et de l’imagination sur la raison. De là, dans tous les genres représentatifs de la vie, tels que le genre romanesque et le genre dramatique, ce qu’on peut appeler la substitution du particulier au général. De là encore la renaissance du lyrisme, qui, refréné depuis Malherbe par une discipline rationaliste, va renouveler non seulement la poésie proprement dite, mais le théâtre, le roman, l’histoire, la critique elle-même. De là enfin la rupture définitive avec les modèles et les règles de l’époque classique, avec n’importe quelles règles et n’importe quels modèles.

À vrai dire, le romantisme ne forme point une école. Il n’a pas de doctrine fixe. Comme le déclare Victor Hugo, il fut, dans l’art, ce que le libéralisme était dans la politique. Le romantisme affranchit l’art des formules coercitives et des serviles imitations, de tout ce qui restreignait le génie individuel.

Le romantisme

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