George Sand (1804-1876)

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Notice biographique

 

Née à Paris en 1804 comme Aurore Dupin, elle passe sa jeunesse à Nohant, dans le Berry.

A l’âge de 18 ans, elle épouse le baron de Dudevant. Ils auront deux enfants mais elle se détache de son mari en 1830.

Elle mène alors une existence très libre, parfois jusqu’au scandale. Les hommes se succèdent dans sa vie : Sandeau, Musset, Chopin.

Elle doit son pseudonyme à Jules Sandeau avec qui elle écrit un roman : Rose et Blanche (1831). C’est ainsi qu’elle découvre sa vocation littéraire.

Dans sa carrière on peut distinguer quatre périodes.

De 1832 à 1840, elle écrit des romans romantiques dans lesquels elle décrit les passions dans sa vie. Elle y exprime des revendications féministes et se révolte contre les préjugés sociaux.

A partir de 1840, elle publie des romans d’inspiration socialiste ou mystique.
Puis, elle donne des romans champêtres et régionalistes qui se situent dans le Berry. C’est ici qu’il faut situer ses chefs-d’oeuvre.

Enfin, elle revient au roman romanesque mais les thèses hardies font place à des idylles aimables.

Oeuvres

Rose et Blanche (1831)
La Mare au Diable (1846)
La petite Fadette (1849)
François le Champi (1850)

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Lucile Aurore Dupin, baronne Dudevant par son mariage, et connue comme écrivain sous le nom de plume de George Sand, naquit à Paris en 1804. Elle fut élevée quelque temps par sa mère, puis par sa grand’mère Mme. Dupin. Ni l’une ni l’autre n’eurent sur elle une influence durable, et l’on peut dire qu’elle s’éleva à peu près seule.Son enfance et son adolescence se passèrent dans le Berri, dans ces ravins mystérieux, ces landes mélancoliques, ces traînes (chemins creux) qu’elle a toujours adorées. A seize ans on la maria. M. Dudevant ne semble avoir eu d’autre défaut que d’être un homme ordinaire, défaut capital aux yeux d’une femme supérieure.Après dix années de vie commune ils se séparèrent à l’amiable, et Mme. Dudevant avec ses deux enfants, un garçon et une fille, alla à Paris vivre de son travail. Connaissant M. de Latouche, son compatriote et directeur d’un petit journal littéraire, elle s’exerça d’abord au journalisme. Latouche s’apercevant que ce n’était pas la voie de son talent la poussa au roman.

Elle essaya, et réussit. C’était là sa vocation. En collaboration avec Jules Sandeau, elle écrivit le petit roman de Rose et Blanche. Seule ensuite elle lança quelques mois après Indiana, signée George Sand. Le succès fut considérable. La baronne Dudevant n’existait plus, George Sand la fit oublier.

Dès lors elle ne quitta plus la plume. Elle produisit avec une fécondité intarissable, avec une ponctualité de notaire, comme disait son ami Buloz, directeur de la Revue des Deux Mondes. En moyenne elle écrivit deux volumes par an. Sa facilité de travail était incroyable; elle ne relisait guère, et ne raturait jamais.

Elle aimait à s’instruire, lisait beaucoup, causait bien et écoutait mieux encore. Ses opinions, un peu changeantes et ouvertes à l’influence de ses amis, étaient quelquefois de celles qui étonnent dans une femme. Il y avait quelque chose de romanesque dans son caractère et dans sa vie. Elle en passa la dernière partie dans son château de Nohant en Berri, vigoureuse, infatigable, bienfaisante, vénérée et aimée. On l’appelait la bonne dame de Nohant. Elle mourut le 8 juin 1876. Le dernier mot de sa mère, un peu vaine, avait été :  » Arrange-moi les cheveux ; » ses dernières paroles à elle, furent :  » Ne détruisez pas la verdure. » Elle songeait sans doute à ces beaux paysages de campagne qu’elle avait si bien décrits et tant aimés.

George Sand, qui, dans un certain sens, n’était pas une femme irréprochable, était en somme une personnalité remarquable et fort bien équilibrée. Elle avait l’imagination ardente, et avec cela un très solide bon sens. Elle était bien plus sage que ses lectrices, et a inspiré bien plus de folies qu’elle n’en a fait. A l’une d’elles, qu’un de ses livres enflamme un peu trop, elle dit : N’allez pas vous aviser de copier mon héroïne. Admirez la si vous voulez, et, le livre fermé, soyez une bonne femme toute simple.

Si elle a eu des liaisons compromettantes, elle eut des amitiés qui lui font le plus grand honneur, des amitiés de la vie, d’une fidélité inaltérable, d’un dévouement continu. Jamais femme n’a poussé plus loin les hautes qualités de l’honnête homme.

Elle a écrit des romans à grands sentiments, des romans a théories, à symboles et à idées, et de simples romans sans ambition ni prétention, faits d’une douce aventure de cœur, de véritables idylles. Ces derniers sont les meilleurs, La famille de Germandre, Nanon, La Petite Fadette, La Mare au diable, Les Maîtres sonneurs, Les Maîtres mosaïstes, La Ville noire, Mont-Revêche, le Marquis de Villemer, Contes fantastiques.

Son style est abondant, riche, souple, plein d’éclat et de chaleur, éloquent et poétique : on sent qu’avant de prendre la plume elle a beaucoup lu et sans doute beaucoup goûté J. J. Rousseau et Chateaubriand.

(Source: Aubert 2)

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La Mare au Diable (1846)

 

Avec les romans champêtres de George Sand, le paysan réapparaît dans la littérature.

Elle excelle dans la description des paysans du Berry et de ses habitants qu’elle apprécie. Elle a chanté son pays natal et a ainsi contribué au développement du régionalisme en littérature.

Le roman est l’histoire touchante du second mariage de Germain.

Il est resté veuf avec trois enfants et c’est son beau-père qui le presse à se remarier. On lui recommande une veuve dans un village voisin et il accepte d’aller la voir.

Au moment du départ, on lui demande de s’occuper de Marie, une jeune fille pauvre, qui va se placer dans une ferme. En chemin ils trouvent Petit-Pierre qui avait pris le devant et s’était caché.

Dans la nuit, ils s’égarent et tournent en rond autour de la Mare au Diable, qui passe pour un lieu enchanté.

La veuve déplaît à Germain et il se rend compte de son amour pour la petite Marie, qui repousse ses avances.

Enfin, il va s’expliquer franchement avec la jeune fille.

Extrait

La petite Marie était seule au coin du feu, si pensive qu’elle n’entendit pas venir Germain. Quand elle le vit devant elle, elle sauta de
surprise sur sa chaise et devint toute rouge.
– Petite Marie, lui dit-il en s’asseyant auprès d’elle, je viens te faire de la peine et t’ennuyer, je le sais bien : mais l’homme et la femme de chez nous (désignant ainsi, selon l’usage, les chefs de famille) veulent que je te parle et que je te demande de m’épouser. Tu ne le veux pas, toi, je m’y attends.
– Germain, répondit la petite Marie, c’est donc décidé que vous m’aimez ?
– Ça te fâche, je le sais, mais ce n’est pas ma faute : si tu pouvais changer d’avis, je serais trop content, et sans doute je ne mérite pas que cela soit. Voyons, regarde-moi, Marie, je suis donc si affreux?
– Non, Germain, répondit-elle en souriant, vous êtes plus beau que moi.
– Ne te moque pas; regarde-moi avec indulgence; il ne me manque encore ni un cheveu ni une dent. Mes yeux te disent que je t’aime. Regarde-moi donc dans les yeux, ça y est décrit, et toute fille sait lire cette écriture-là.
Marie regarda dans les yeux de Germain avec son assurance enjouée : puis, tout à coup, elle détourna la tête et se mit à trembler.
– Ah ! mon Dieu ! je te fais peur, dit Germain, tu me regardes comme si j’étais le fermier des Ormeaux. Ne me crains pas, je t’en prie, cela me fait trop mal. Je ne te dirai pas de mauvaises paroles, moi : je ne t’embrasserai pas malgré toi, et quand tu voudras que je m’en aille, tu n’auras qu’à me montrer la porte. Voyons, faut-il que je sorte pour que tu finisses de trembler ?
Marie tendit la main au laboureur, mais sans détourner sa tête penchée vers le foyer, et sans dire un mot.
– Je comprends, dit Germain; tu me plains, car tu es bonne; tu es fâchée de me rendre malheureux : mais tu ne peux pourtant pas m’aimer ?
– Pourquoi me dites-vous ces choses-là, Germain ? répondit enfin la petite Marie; vous voulez donc me faire pleurer ?
– Pauvre petite fille, tu as bon coeur, je le sais; mais tu ne m’aimes pas, et tu me caches ta figure parce que tu crains de me laisser voir ton déplaisir et ta répugnance. Et moi ! je n’ose pas seulement te serrer la main ! Dans le bois, quand mon fils dormait, et que tu dormais aussi, j’ai failli t’embrasser tout doucement. Mais je serais mort de honte plutôt que de te le demander, et j’ai autant souffert dans cette nuit-là qu’un homme qui brûlerait à petit feu. Depuis ce temps-là j’ai rêvé à toi toutes les nuits. Ah ! comme je t’embrassais, Marie ! Mais toi, pendant ce temps-là, tu dormais sans rêver. Et, à présent, sais-tu ce que je pense ? C’est que si tu te retournais pour me regarder avec les yeux que j’ai pour toi, et si tu approchais ton visage du mien, je crois que j’en tomberais mort de joie. Et toi, tu penses que si pareille chose t’arrivait tu en mourrais de colère et de honte !
Germain parlait comme dans un rêve sans entendre ce qu’il disait. La petite Marie tremblait toujours; mais comme il tremblait encore davantage, il ne s’en apercevait pas. Tout à coup elle se retourna; elle était toute en larmes et le regardait d’un air de reproche. Le pauvre laboureur crut que c’était le dernier coup, et sans attendre son arrêt, il se leva pour partir; mais la jeune fille l’arrêta en l’entourant de ses deux bras, et, cachant sa tête dans son sein :
– Ah ! Germain, lui dit-elle en sanglotant, vous n’avez donc pas deviné que je vous aime ?
Germain serait devenu fou, si son fils qui le cherchait et qui entra dans la chaumière au grand galop sur un bâton, avec sa petite soeur en croupe qui fouettait avec une branche d’osier ce coursier imaginaire, ne l’eût rappelé à lui-même. Il le souleva dans ses bras, et le mettant dans ceux de sa fiancée :
-Tiens, lui dit-il, tu as fait plus d’un heureux en m’aimant !

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La petite Fadette (1849)

 

Le roman raconte l’amour de deux jumeaux pour une curieuse et étrange petite fille qui envoûte tout un village par ses sortilèges.

C’était une jeune fille, presque une enfant, pauvrement vêtue, quoique avec propreté. Sa figure avait une expression saisissante et son attitude une noblesse singulière.
Elle ôta un petit manteau de laine qui lui couvrait les épaules, et, grimpant sur une roche voisine, encore plus élevée que la Roche verte, elle fit tournoyer en l’air cette étoffe rouge comme un drapeau au-dessus de la tête. A l’instant même, de tous buissons d’alentour vint se précipiter sur elle une foule d’oiseaux de diverses espèces, moineaux, fauvettes, linottes, bouvreuils, merles, ramiers, et même quelques hirondelles à la queue fourchue et aux larges ailes noires. Elle joua quelques instants avec eux, les repoussant, faisant des gestes, et agitant son mantelet comme pour les effrayer, en attrapant au vol quelques-uns, et les rejetant dans l’espace sans réussir à les dégoûter de leur amoureuse poursuite. Puis, quand elle eut bien montré à quel point elle était souveraine absolue et adorée de ce peuple libre, elle se couvrit la tête de son manteau, se coucha par terre et feignit de s’endormir. Alors on vit tous ces volatiles se poser sur elle, se blottir à l’envi dans les plis de ses vêtements et paraître magnétisés par son sommeil. Enfin, quand elle réitéra son stratagème, elle les envoya, à l’aide d’une nouvelle pâture s’abattre sur des bruyères, où ils disparurent et cessèrent leur babil. 

Il y eut quelque chose de si gracieux et de si poétique dans toute sa pantomime et son pouvoir sur les habitants de l’air semblait si merveilleux, que cette petite scène causa un plaisir extrême aux voyageurs. La négresse n’hésita pas à croire qu’elle assistait à un enchantement, et le curé lui-même ne put s’empêcher de sourire à la gentillesse des élèves, pour se dispenser d’applaudir leur éducatrice.

Un autre jour, elle s’élança sur les rochers qui marquaient le point culminant de cette crête alpestre, et, avec l’agilité d’un chat, elle grimpa de plateau en plateau jusqu’au dernier où dessinant sa silhouette déliée sur le ton chaud du ciel, elle commença à faire flotter son drapeau rouge. En même temps, elle faisait signe aux spectateurs de regarder le ciel au-dessus d’elle, et elle traçait comme un cercle magique avec ses bras élevés pour marquer la région où elle voyait tournoyer les aigles. Mais Sabina regardait en vain; ces oiseaux étaient perdus dans une telle immensité que la vue phénoménale de l’oiselière pouvait seule pressentir ou discerner leur présence. Enfin, elle aperçut quelques points noirs, d’abord indécis, qui semblaient nager au-delà des nuages. Peu à peu, ils parurent les traverser; leur nombre augmenta en même temps que l’intensité de leur volume. Enfin on distingua bientôt leur vaste envergure et leurs cris sauvages se firent entendre comme un concert diabolique dans la région des tempêtes.

Ils tournèrent longtemps, dessinant de grands circuits qui allaient en se resserrant, et quand ils furent réunis en groupes compacts, perpendiculairement sur la tête de l’oiselière, ils se laissèrent balancer sur leurs ailes, descendant et remontant comme des ballons, et paralysés par une invisible méfiance.

Ce fut alors que Madeleine, couvrant sa tête, cachant ses mains dans son manteau et ramassant ses pieds sous sa jupe, s’affaissa comme un cadavre sur le rocher , et à l’instant même cette nuée d’oiseaux carnassiers fondit sur elle, comme pour la dévorer.

Ce jeu-là est plus dangereux qu’on ne pense, dit Téverino, en prenant le fusil de Léonce dans sa voiture et s’élançant sur le rocher “peut-être que la petite ne voit pas à combien d’ennemis elle a affaire.”

Madeleine, comme pour montrer son courage, se releva et agita son manteau. Les aigles s’écartèrent, mais, prenant ce mouvement passager pour les convulsions de l’agonie, ils se tinrent à la portée, remplissant l’air de leurs clameurs sinistres, et dès que l’oiselière se fut recouchée ils revinrent à la charge. Elle les attira et les effraya ainsi à plusieurs reprises; après moi, elle se découvrit la tête, étendit les bras, et, debout, elle attendit immobile. En ce moment, Téverino éleva le canon de son fusil, afin d’arrêter ces bêtes sanguinaires au passage, s’il était besoin. Mais Madeleine lui fit signe de ne pas craindre, et, après avoir tenu l’ennemi en respect par le feu de son regard, elle quitta le rocher lentement, laissant derrière elle un oiseau mort dont elle s’était munie sans rien dire, et qu’elle avait enveloppé dans un chiffon. Pendant qu’elle descendait les aigles se précipitèrent sur cette proie, et se la disputèrent avec des cris furieux.

Vocabulaire
une fauvette : soort nachtegaal
une linotte : vlasvink
un bouvreuil : goudvink
un ramier : bosduif
un volatile : animal qui vole
un babil : un chant

Exercice d’auto-contrôle
1. Faites le portrait de l’oiselière.
2. Pourquoi le jeu avec les oiseaux peut-il être dangereux ?

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