Pierre CORNEILLE, né à Rouen l’an 1606, mort à Paris en 1684.
Pierre Corneille, à qui son siècle donna le nom de grand, a été un des plus beaux génies que la France ait produits. Comme beaucoup d’autres, il travailla d’abord pour le théâtre, en suivant les plans que fournissait Richelieu; mais, sentant bientôt toute la force de son génie, il ne craignit pas de s’affranchir des règles du cardinal, et s’élevant bien au-dessus de ses contemporains, il éclipsa presque tous ses rivaux. Le Cid, qu’il donna en 1636, eut un succès immense, et cette tragédie donna l’idée d’un genre qu’on n’avait point connu jusqu’alors. Richelieu en conçut de la jalousie, et s’efforça de liguer tous les autres écrivains contre Corneille; il ordonna même à l’Académie française, qu’il avait fondée l’année précédente, de faire une critique de cette pièce. Le poète sentit qu’il n’avait d’autre moyen de faire cesser la jalousie et la critique, que celui de leur imposer silence par des succès plus grands encore, et c’est ce qu’il fit par les chefs-d’œuvre qu’il produisit successivement, tels que Horace, Cinna, Polyeucte, Pompée, etc. Corneille est regardé comme le fondateur de la tragédie en France. Il était de l’Académie française.
Son frère, Thomas Corneille, né en 1625 et mort en 1709, travailla pendant 50 ans pour le théâtre, et il nous reste de lui un grand nombre de pièces, dont quelques-unes ne sont pas sans mérite; mais en général ses productions sont inférieures à celles de Pierre. Ce fut lui qui succéda à son frère comme membre de l’Académie française.