Bourges

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Universités et Collèges – 14e-15e-16e siècles

Séance des Docteurs de l’Université de Paris

Réception d’un Licencié

Recteur de l’Université de Prague et Écoliers des différentes nations

Intérieur d’une école

Docteurs et savants – 14e 15e 16e siècles

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Une ville au moyen âge

Au XIe siècle, grâce à la renaissance de l’industrie et du commerce, bien des villes étaient devenues grandes et prospères; elles supportèrent dès lors impatiemment la domination des seigneurs féodaux, qui pouvaient, à leur gré, imposer de lourdes taxes aux vilains et aux manants dont ils voyaient la prospérité. Pour se soustraire à cette domination, les villes luttèrent ouvertement contre les seigneurs. Lorsqu’elles étaient victorieuses, elles obtenaient une charte qui fixait leur redevance aux seigneurs et établissait leurs privilèges. Au moyen âge, la ville était administrée par un maire et un conseil d’échevins qui délibéraient dans l’hôtel de ville construit sur la place principale de la ville. On y élevait une tour ou beffroi où l’on plaçait la cloche de la ville. Cette cloche, près de laquelle se tenait toujours un guetteur, sonnait l’heure du couvre-feu, signalait les incendies, convoquait le maire et les échevins et appelait aux armes en cas d’attaque.

Mont-Saint-Michel

[MONT-SAINT-MICHEL]

Eustache de Saint-Pierre

Édouard III, vainqueur à Crécy, alla aussitôt mettre le siège devant la ville de Calais. Il y fut retenu plus de dix mois, mais il détestait les habitants de cette ville qui, par leurs courses sur mer, avaient causé de grands dommages au commerce anglais. Pour montrer sa ferme résolution de s’emparer de la place, il traça autour d’elle non plus seulement un camp, mais une véritable ville. Philippe VI de Valois essaya en vain de secourir Calais; il ne put s’approcher et l’héroïque gouverneur, Jean de Vienne, dut enfin capituler (1347). Édouard III voulait d’abord que la ville se rendît à discrétion; il exigea ensuite que six bourgeois vinssent en chemise, la corde au cou, lui apporter les clefs de la place.

La désolation fut grande dans Calais. Eustache de Saint-Pierre se dévoua avec Jean d’Aire, Jacques et Pierre de Vissant et deux autres bourgeois; ils se présentèrent devant Édouard irrité, qui ordonna de les conduire à la mort. Les seigneurs intercédèrent inutilement en leur faveur. La reine alors se jeta aux pieds d’Édouard, le suppliant d’avoir pitié de ces hommes.

Le roi attendit un peu à parler et regarda la bonne dame sa femme, qui pleurait à genoux moult tendrement; le cœur lui mollit et il dit: « Hé! dame, j’aimerais mieux que vous fussiez autre part qu’ici. Vous me priez tant que je ne vous ose refuser, et quoique je le fasse avec peine, tenez, je vous les donne; faites-en à votre plaisir. » La reine fit lever les six bourgeois, les fit revêtir et donner à dîner tout aise et reconduire dans la ville.

Édouard chassa tous les habitants de Calais et repeupla la ville avec des familles anglaises, mais Eustache de Saint-Pierre resta et la reine lui fit rendre ses biens.

Le reste du règne de Philippe de Valois fut encore attristé par un fléau pire que la guerre: la peste noire. Le peuple, dans sa fureur, s’imagina que les juifs avaient empoisonné les puits et les fontaines et en fit d’affreux massacres. Par cette peste horrible, l’Europe se vit privée d’un tiers de ses habitants (1348).

Philippe VI de Valois mourut en 1350 après un règne dont les désastres devaient être dépassés par ceux du règne suivant.

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[JEAN FROISSART]