- Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquer pour envoyer un lien par e-mail à un ami(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquez pour partager sur WhatsApp(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquez pour partager sur Tumblr(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquez pour partager sur Pinterest(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
Prosper Mérimée
Prosper Mérimée
MATEO FALCONE
Il rejeta son fusil sur son épaule et reprit le chemin du maquis en criant à Fortunato de le suivre. L’enfant obéit.
Un récit qui ne languit jamais
Né à Paris en 1803, mort en 1870, Prosper Mérimée, après avoir publié sous son nom ou sous des noms d’emprunt plusieurs ouvrages qui furent remarqués, notamment le Théâtre de Clara Gazul, comédienne espagnole (1825), donna en 1829 la Chronique du temps de Charles IX1, récit rapide et plein de couleur, qui, dans le cadre d’un roman assez attachant, présente le tableau le plus animé, et tour à tour le plus gai et le plus émouvant des mœurs françaises au seizième siècle. Dès lors Mérimée, qui avait trouvé sa voie, donna une suite de nouvelles, dont la plupart sont des chefs-d’œuvre: tels, par exemple, les deux petits récits, la Prise de la Redoute et Mateo Falcone, et les deux nouvelles plus longues Colomba (1840) et Carmen (1847). L’originalité des caractères, la composition savante d’un récit qui ne languit jamais, l’exactitude du coloris, la vigueur et le charme d’un style où l’on ne relèverait pas une expression faible ou sans précision, tout contribue à assurer à Mérimée, dans le genre qu’il a cultivé avec prédilection, une place que nul ne peut lui disputer. Les ouvrages historiques de Mérimée seraient plus attachants s’il avait cru devoir s’y borner strictement au récit des faits: mais certaines parties de l’Essai sur la guerre sociale (1841), de l’Histoire de don Pèdre Ier, roi de Castille (1843), et surtout de l’Épisode de l’histoire de Russie: les Faux Démétrius (1852), décèlent encore une grande habileté de mise en scène. Mérimée, qui avait été nommé en 1831 inspecteur des monuments historiques, a laissé, outre des Mélanges historiques et littéraires et des traductions de quelques œuvres russes, des Études sur les arts au moyen âge. On a publié aussi après sa mort des Lettres à une inconnue (1873), à une autre inconnue (1875), à M. Panizzi2 (1880), intéressantes pour l’histoire de son temps et qui laissent voir qu’en dépit du scepticisme qu’il affecta toujours, son âme ne manquait ni de tendresse, ni de générosité.
1. L’ouvrage fut, à partir de la seconde édition, intitulé: Chronique du règne de Charles IX.
2. Antonio Panizzi (1797-1879), bibliophile et professeur anglais, conservateur principal du British Museum à Londres.
Prosper Mérimée
Mérimée
Embed from Getty Images
Prosper Mérimée (1803-1870)
Prosper Mérimée, grand voyageur et polyglotte, premier révélateur en France de Pouchkine et de Gogol, donna de 1829 à 1835 une quinzaine de nouvelles, dont plusieurs sont des chefs-d’œuvre dans leur concision ironique et cruelle; puis Colomba, qui faisait entrer la Corse dans la littérature, et Carmen, dont l’Espagne ardente et passionnée complétait celle, toute contemporaine, de Gautier (1841, 1847); deux courts romans qui sont parmi ce que l’art narratif offre de plus sobrement parfait. Comme Stendhal, dont il fut un peu le disciple, il raconte avec une froideur impersonnelle; mais il ne cherche pas à approfondir l’analyse des sentiments.
Il emprunte au romantisme le goût de l’exotisme et celui des passions qui prennent tout l’homme et le dévorent. Il place des caractères accentués et des drames violents dans des pays aux mœurs hardies, pittoresques, et conte des histoires surprenantes ou terribles avec un flegme impassible, dans un style d’une pureté concise et sèche.
Le roman au 19e siècle – Europe – Amérique